La surélévation des bâtiments à Paris

La surélévation des bâtiments à Paris

La surélévation des bâtiments à Paris


Avant…

La surélévation des bâtiments de Paris pour résoudre le problème de logement est apparue au début du XVII siècle. Cette pratique constitue même l’identité si particulière du paysage urbain parisien. Par ailleurs, elle est ralentie au milieu du XXe siècle par l’apparition de nouvelles lois favorisant la démolition et la reconstruction.

En se référant à l’historique des infrastructures parisiennes, les règlements changeants ont permis la surélévation d’un immeuble en plusieurs fois, la limite passant de 22,40 m en 1784 à 28,5 m en 1884. Sur le plan économique, la surélévation est moins coûteuse qu’une démolition-reconstruction avec des délais de réalisation moins importante. La surpopulation de la région parisienne encourage alors les surélévations des bâtiments au début des années 20. En outre, les immeubles surélevés présentent un très bon confort, car ces bâtiments sont très bien équipés offrant en plus un panorama exceptionnel.

De plus, l’apparition d’une nouvelle loi en 1902 permet la surélévation des bâtiments sans trop de contraintes et autorise ainsi des constructions de plus de 31 m. La surélévation des bâtiments est effectivement très sollicitée entre 1876 et 1939 même si la pratique ralentit à cause des grandes guerres et la crise économique de 1929. L’initiative de surélévation de bâtiment à Paris a d’autant plus diminué avec l’apparition du Plan d’Urbanisme Directeur en 1960 et va promouvoir la démolition des anciennes bâtisses en faveur des bâtiments plus modernes et plus hauts en éliminant les inconvénients que présentent les anciennes constructions en matière d’insalubrité. L’application des règles du Plan d’Occupation des Sols permet peu, voire même pas du tout, la surélévation des bâtiments entre les années 80 et 90.

Aujourd’hui…

Actuellement, la loi ALUR suppriment les règles antérieures et relancent la surélévation des bâtiments en donnant l’opportunité de créer des logements neufs sans occuper trop de terrain (surface du sol occupé par des constructions). Sur le plan architectural, la majorité des immeubles est surélevée en gardant les mêmes caractéristiques qui font la particularité des immeubles parisiens. Cela en conservant les mêmes matériaux de construction utilisés pour la construction de base.

Les surélévations se réalisent par l’accroissement des volumes des combles et l’élévation des étages carrés. Ceux-ci incluent la réhabilitation de tout le bâtiment qui lui confère une durée de vie prolongée.

Si auparavant les Coefficients d’occupation du sol (COS) réglementaient l’autorisation de la surélévation d’un bâtiment sur plusieurs aspects, la loi ALUR supprime celle-ci en favorisant la création de logements en incluant l’accroissement de l’offre en logements sociaux tout en reflétant l’image du paysage parisien. Si la surélévation des bâtiments situés en bordure de route n’était pas envisageable, il fait aujourd’hui l’objet d’une étude à fort potentiel. Les bâtiments en bordure de route se trouvant sur des avenues ou des boulevards d’une largeur supérieure à 22 m sont donc concernés à l’exception des immeubles situés en bord de Seine.

Aussi peut-on déterminer deux types de voies, dont les voies homogènes composées de bâtiments construits dans la même époque et les voies hétérogènes qui sont essentiellement constituées de bâtiments construits à des époques différentes.

Après évaluation, 2370 bâtiments implantés en bordure de voies sont potentiellement concernés pour une surélévation.

6600 volumes bâtis sont exposés à des possibilités de surélévation sur l’ensemble des rues de moins de 22 m.

Les bâtiments aux angles de voies proposent aussi un meilleur rendement pour des logements de choix. Offrant une esthétique et des structures plus qu’appréciables pour une surélévation pour une hauteur pouvant aller de 18 à 37 m incluant potentiellement 550 volumes bâtis.

De 1990 à 2011, on peut noter plus de 1200 bâtiments surélevés.

Si au cours de ces 20 dernières années les bâtiments du 14e, 15e, 16e et 20e arrondissement font l’objet de réhabilitation pour une surévaluation, c’est dans le 20e arrondissement que ce type de travaux est le plus présent.

En effet, il représente 15 % des surévaluations autorisées durant ces 20 dernières années si le total des bâtiments surélevés représente 34 % des bâtiments à Paris. L’introduction de la loi ALUR privilégie la surélévation des bâtiments dispensés par les règles de densité. Ce qui plaidera en faveur des opérations de logement tout en conservant le contexte du paysage urbain parisien. Cela dans le souci d’offrir de nouvelles habitations sans recourir à l’utilisation de terrain supplémentaire avec aussi des constructions plus économes en termes de consommation d’énergie.

Source (Etude APUR)